De Mourenx à la Section en passant par Lahourcade et le basket, rencontre avec notre jeune talonneur du Centre de Formation Dorian Ciosse.
À tout juste 19 ans, Dorian Ciosse a fait ses premiers pas avec l’équipe Espoirs depuis le début de saison alors qu’il avait intégré le Centre de Formation des Vert et Blanc dès sa 2e année Crabos. Le pilier gauche reconverti au talon depuis un an parfait sa technique de jour en jour à son nouveau poste. Très motivé pour réussir sportivement, le Mourenxois n’en oublie pas pour autant les études et réalise un DUT Génie Civil à Tarbes sur trois années grâce aux aménagements du Centre de Formation. Rencontre avec Dorian Ciosse.
Bio express
Né le 2 janvier 2002 à Pau
Taille : 1,80m
Poids : 100kg
Parcours : 2007-2012 et 2014-2015 : Mourenx ; Depuis 2015- : Section
Sélections : Béarn, Pyrénées-Atlantiques, Interpoules France U16, U17, U18
Formation : Bac STI2D (spécialité architecture et construction) ; DUT Génie civil (en cours)
Comment as-tu découvert le rugby ?
C’est de famille ! Mon père jouait au rugby, tous mes oncles aussi, mon cousin est professionnel (Lionel Campergue)… J’ai débuté le rugby à l’âge de 4 ans, à Mourenx, jusqu’à mes 10 ans où je suis parti jouer au basket à Lahourcade. Petit, j’ai de suite accroché, j’aimais jouer au ballon avec mes copains. Je suis resté 2 ans au basket mais avec mon gabarit j’ai compris que ça n’était pas trop fait pour moi… du coup je suis revenu jouer au rugby, à Mourenx, pendant une saison avant que la Section ne vienne me chercher en minimes 2e année. Le basket m’a apporté sur la gestuelle, j’y ai pris beaucoup de plaisir mais le rugby reste mon sport favori.
As-tu toujours joué au talon ?
Non, mais j’ai toujours joué devant, je pouvais dépanner derrière quand il manquait du monde. Par contre, je ne jouais pas du tout en première ligne, j’étais positionné en 8 surtout. Avec mon gabarit, j’ai été assez naturellement repositionné en première ligne : pilier gauche en cadet 1e année jusqu’en Crabos 2e année. J’ai commencé alors à tendre vers le talon en fin de parcours Crabos pour finalement vraiment m’installer à ce poste depuis cette année en Espoirs.
Comment rejoins-tu la Section ?
Avec les sélections Béarn et 64, je connaissais des joueurs de la Section. Un dirigeant m’a contacté pour rejoindre le club, j’ai foncé car je me suis dit qu’une occasion comme celle-là ne se représenterait peut être pas. Il fallait saisir la chance qui m’était donnée. Mes parents faisaient les allers-retours à Pau pour les entraînements et les matchs quand j’étais au collège à Mourenx. Ensuite, j’ai intégré le Pôle Espoirs à Bayonne pendant mes 3 années lycée et je jouais à la Section le week-end.
Que retiens-tu de ces 3 années au Pôle Espoirs de Bayonne ?
Comme beaucoup de joueurs qui sont passés là-bas, je retiens l’apport de monsieur Perez (responsable du Pôle Espoirs). Il m’a beaucoup appris et à tous les niveaux, comme il apporte beaucoup à tous ceux qui le côtoient. Les rencontres faites au Pôle Espoirs sont de très bons souvenirs, j’ai gardé de très bons amis de ces 3 années, on se revoit régulièrement.
Comment intègres-tu le Centre de Formation de la Section ?
Ça s’est fait en deux étapes, car j’ai intégré le Centre de Formation en Crabos 2e année. J’ai alors fait la préparation estivale avec eux et ensuite je suis parti au Pôle à Bayonne pour mon année de Terminale. Pendant les vacances, je m’entraînais avec le Centre de Formation, ça m’a permis de découvrir petit à petit le fonctionnement, les exigences… Depuis l’été 2020, j’y suis à 100% avec les cours à l’IUT de Tarbes d’un côté plus les entraînements et les séances de physique avec le Centre de Formation ainsi que les matchs avec les Espoirs.
Quels bénéfices tires-tu d’un point de vue sportif de tes premiers mois au Centre de Formation ?
J’ai changé de poste, le talon demande beaucoup d’aptitudes techniques, je travaille dessus avec Julien Ronchaud notamment. Par exemple, deux fois par semaine on travaille les lancers, une fois avec Julien puis avec Louis Barrère, l’autre talonneur de l’équipe Espoirs. Depuis le début de l’année, j’ai fait pas mal de progrès même s’il me reste beaucoup de travail. Avec le Centre de Formation, il y a beaucoup d’exigences : il faut prendre soin de son corps, être rigoureux, assidu aux entraînements, travailler sur des détails en permanence… D’un point de vue physique, on travaille beaucoup sur le développement musculaire, il faut franchir un cap à ce niveau là.
Comment as-tu appréhendé ce changement de poste ?
On m’a souvent dit que je jouerai au talon plus tard. Du coup, je n’avais qu’une chose en tête, glisser au talon ! Passer de gaucher à talonneur, ça m’a beaucoup motivé. Il y a plus d’activité au talon, c’est un poste important avec des responsabilités, on touche plus de ballons, on est davantage impliqué dans le jeu courant...
En tant que Béarnais, jouer à la Section est une fierté ?
Bien sûr, c’est le club phare de la région. Quand tu es petit et que tu vas voir des matchs au Hameau, ça te fait rêver, tu as envie d’être à la place des joueurs.
Tu as découvert la catégorie Espoirs cette année, comment t’es-tu adapté à cette nouvelle compétition ?
Ça va forcément plus vite, ça tape plus fort. C’est bien sûr un changement mais il faut s’en servir pour progresser, aujourd’hui je fais partie des plus jeunes. J’essaye d’apprendre le plus possible des joueurs qui s’entraînent avec les pros, ils nous tirent vers le haut.
As-tu une idole à ton poste ?
J’aime beaucoup le All Black Dane Coles, c’est un joueur très complet. Il sait tout faire sur un terrain.
Un bon talon, c’est quoi pour toi ?
Je pense que c’est un joueur qui est à l’aise techniquement sur les bases du poste avant tout. C’est un leader de jeu qui aime le combat.
Qu’est-ce que tu aimes le plus dans le rugby ?
J’adore le ballon, j’aime tenir la balle, attaquer… J’aime bien le jeu tourné vers l’offensive.
Quel est ton parcours scolaire ?
L’an dernier, j’ai eu un bac STI2D (Sciences et Technologies de l’Industrie et du Développement Durable) spécialité architecture et construction au lycée Cantau d’Anglet tout étant au Pôle Espoirs du lycée Cassin à Bayonne. Actuellement, je suis en première année de DUT génie civile à l’IUT de Tarbes.
Comment arrives-tu à concilier le rugby et les études ?
Parfois ça peut être un peu compliqué mais grâce à l’emploi du temps aménagé, ça facilite la tâche. Les professeurs nous aident, on a droit à des cours de soutien… je réalise ce DUT sur 3 ans afin de concilier le rugby et ma formation. Cette année est particulière avec le Covid, j’ai eu principalement des cours en distanciel, c’est plus facile car j’ai moins de route à faire jusqu’à Tarbes.
Quelle importance accordes-tu à ce double projet ?
Depuis que je suis rentré au Pôle Espoirs, j’ai toujours été très suivi sur le plan scolaire. Je sais très bien qu’une blessure peut me faire stopper le rugby du jour au lendemain, il ne faut surtout pas délaisser le scolaire. Si un jour j’arrive à avoir une petite carrière dans le rugby, il faudra bien avoir un bagage pour l’après-carrière.
Vers quel secteur d’activité souhaiterais-tu t’orienter par la suite ?
J’aimerais bien être chef de chantier dans le bâtiment ou les travaux publics.
Quels sont tes objectifs à moyen terme sur les deux prochaines saisons ?
Continuer à progresser techniquement à mon poste, j’aimerais bien aller voir comment ça se passe chez les pros… aller m’entraîner un peu avec eux pour franchir un cap supplémentaire, ça serait super !
Photos : Romain Perchicot, Maxime Marrimpoey & Section