Poste : Ailier
Taille : 1,83m
Poids : 82kg
Né le : 31 mai 1999 à Cork (Irlande)
Âge : 19 ans
Clubs précédents : Cork, Christians Brothers College
Sélections : U19 Irlande et sélections à 7 jeunes
Formation : BAC (business + sciences)
Arrivé à l'intersaison d'Irlande avec son co-équipier Ben Roche, notre jeune ailier Eoghan Barrett revient sur son intégration, l'apprentissage du français et les exigences du Centre de Formation.
Eoghan, voilà maintenant 8 mois que tu es en France, comment s’est passée ton intégration ?
Très bien ! Il y a pas mal d’Irlandais au sein de l’effectif donc cela a facilité mon intégration et les joueurs français ont été supers avec Ben et moi pour nous aider au début, notamment quand on ne comprenait pas des consignes, des placements, pour nous expliquer le système de jeu… ou même en dehors des entraînements dans la vie quotidienne. Tout le monde a vraiment été top !
La barrière de la langue n’a pas été trop handicapante au début ?
Un petit peu car en Irlande j’avais eu seulement quelques heures de cours de français. J’apprenais l’allemand à l’école, ça ne me sert pas trop à Pau ! Quand je suis arrivé mon niveau en français était forcément très faible. C’était un peu compliqué au début notamment sur des réunions en français mais j’ai été beaucoup aidé par le staff et les autres joueurs pour comprendre des mots clés et ensuite ça vient plus facilement. Je sens que je m’améliore rien qu’au niveau de la compréhension.
Qu’est-ce qui t’a poussé à quitter l’Irlande pour venir à la Section ?
En Irlande il n’y a que quatre grandes équipes et c’est très difficile d’intégrer un Centre de Formation car le système de formation est différent et les places difficiles à obtenir. Quand James Coughlan nous a contactés avec Ben pour nous proposer de rejoindre la Section, nous venions de faire une belle saison et c’était une belle proposition.
D’un point de vue sportif, c’était une opportunité à ne pas laisser passer ?
Absolument, beaucoup de mes amis avec qui je jouais au rugby en Irlande aimeraient intégrer le Centre de Formation d’une équipe professionnelle. Partir à l’étranger, découvrir la culture française, avoir la possibilité de jouer un jour peut être en TOP 14, beaucoup voudraient être à ma place. C’est une très belle opportunité et surtout un gros challenge à relever. Je suis très heureux à la Section depuis 8 mois !
Arriver à Pau avec ton coéquipier Ben Roche c’était un plus ?
Bien sûr, avec Ben nous nous connaissons depuis l’âge de 12 ans, nous avons grandi ensemble et nous jouons ensemble depuis. C’est une belle aventure de partir à deux et c’est plus facile au quotidien d’être ensemble.
8 mois en France, ça y est tu es bilingue ?
Euh… « un peu ». Mon expression préférée c’est « En France, on parle français ! » et j’y accorde beaucoup d’importance. Tous les jours je fais l’effort de parler en français car l’intégration passe beaucoup par ça. J’ai un très bon professeur de français qui m’accompagne beaucoup. Je commence à me débrouiller de mieux en mieux dans la vie quotidienne avec la langue, c’est cool !
Plus sérieusement, comment t’en sors-tu avec la langue ? C’est la première fois que tu l’apprends ? Combien d’heures y consacres-tu par semaine ?
Quand j’ai annoncé à mes parents que je souhaitais partir en France, ils m’ont de suite dit d’apprendre la langue. Au début ça a vraiment été difficile de me faire comprendre mais maintenant je me sens plus à l’aise.
J’ai chaque semaine trois cours de français qui durent 3 heures chacun, ça fait 9 heures de français chaque semaine grâce au Centre de Formation. Je vais à chaque cours avec Ben au Palais des Sports, ça fait de grosses journées parfois avec les entraînements de skills le matin et la préparation physique l’après-midi mais c’est notre objectif avec Ben d’apprendre très rapidement la langue. Nous travaillons principalement l’oral avec notre professeur pour être autonomes dans la vie quotidienne mais depuis quelques semaines nous abordons aussi l’écrit. La grammaire et la conjugaison françaises ne sont vraiment pas faciles !
Quel est ton double projet ? (sportif/scolaire)
Cette première année est concentrée sur l’apprentissage du français, l’an prochain je vais suivre des cours en ligne avec une école de commerce basée en Irlande.
Comment trouves-tu notre région ? Ses habitants ? L’ambiance ? La ville ?
Ça ressemble assez à notre ville de Cork en Irlande, c’est une ville très agréable où il fait bon vivre. Les gens se connaissent, il y a une bonne ambiance. J’aime cette proximité avec la montagne et la mer et le dynamisme du centre-ville. Pendant la trêve du championnat Espoirs, nous avons fait des activités en montagne avec l’équipe, c’était très sympa.
Retour au sportif, quelles ont été tes premières impressions au sein du groupe Espoirs ? Du niveau de ce championnat et de votre poule ?
La formation des joueurs en France est très bien structurée, notamment grâce à la Ligue Nationale de Rugby. Les jeunes des Centre de Formation ont la possibilité de jouer en équipe nationale, de s’entraîner et de jouer avec l’équipe professionnelle, c’est super. Quand je regarde l’année de Vincent Pinto je trouve son parcours superbe, c’est un bel exemple pour les autres joueurs. Nous avons vraiment la possibilité de progresser tout au long de notre formation grâce à un suivi très personnalisé.
Notre poule est composée de grosses équipes, beaucoup ont la capacité de jouer les phases finales. Le classement est d’ailleurs très serré et les quatre derniers matchs de la fin de saison sont très importants. Si nous restons sur la même dynamique que nos derniers matchs, nous pouvons espérer disputer les phases finales.
D’un point de vue physique, comment t’es-tu adapté ?
Quand je suis arrivé je n’étais pas le plus solide, loin de là ! J’ai beaucoup travaillé avec le staff du Centre de Formation et notamment Jean-Luc Albert, notre préparateur physique, pour me renforcer musculairement. Pour devenir un bon joueur il faut avoir une certaine dimension physique même si mon point fort reste la vitesse, je travaille aussi cet aspect là. Ma technique de plaquage s’est améliorée grâce aux efforts musculaires, ça fait partie des attendus. En arrivant à Pau je pesais 76kg, j’ai rencontré la nutritionniste du club qui m’a donné plusieurs conseils au niveau de l’alimentation, aujourd’hui j’en fais 82kg. Nous sommes très suivis à ce niveau là pour ne pas faire n’importe quoi et avoir une évolution la plus cohérente possible. Je me sens plus fort physiquement depuis que je suis arrivé et je le ressens sur le terrain.
Pour ta première saison en France, quels étaient tes objectifs ?
Mon premier objectif était d’abord de m’intégrer et de participer à un maximum de matchs possible. Je voulais aussi améliorer ma technique individuelle et c’est quelque chose que je travaille beaucoup avec le staff grâce aux séances de skills. J’ai travaillé ma passe avec James et Paddy et ma vitesse avec Jean-Luc Albert par exemple, en plus de la dimension physique que je devais acquérir. Ensuite, avec l’équipe nous aimerions beaucoup remporter le Championnat Espoirs.
As-tu trouvé une grande différence avec le rugby pratiqué en Irlande ?
Il y a quelques différences, je trouve qu’en France on pratique davantage un jeu basé sur le mouvement. Par exemple, en Irlande une équipe qui tient le ballon dans ses 22m va avoir tendance à plus s’en débarrasser et à jouer au pied tandis qu’en France j’ai l’impression que l’on cherche à relancer en gardant le ballon et en jouant, surtout dans la catégorie Espoirs. Je ne m’attendais pas à trouver d’aussi gros gabarits en France chez les jeunes mais j’aime beaucoup le style de rugby qui y est pratiqué.
Qu’aimes-tu dans ton poste d’ailier ?
L’an dernier je jouais plutôt au centre mais cette saison j’ai beaucoup joué à l’aile et c’est ce que je préfère. Même si je ne suis pas le plus costaud, j’adore ce poste car je peux faire parler ma vitesse, concrétiser le travail de l’équipe effectué en amont. C’est un poste qui demande beaucoup de qualités sur lesquelles je travaille beaucoup avec le staff. J’ai eu la chance depuis septembre de marquer pas mal d’essais mais c’est parce que l’équipe avait fait du bon boulot avant, ils me mettent souvent dans des conditions idéales pour scorer.
Ce que j’aime dans le poste d’ailier c’est qu’il faut avoir une bonne vision du jeu, savoir faire parler son instinct aussi parfois, j’aime prendre des intervalles et jouer sur ma vitesse.
Un joueur de l’équipe pro que tu admires en particulier ?
Bien sûr il y a beaucoup de grands joueurs dans l’équipe et de grands noms du rugby. J’aime beaucoup Watisoni Votu qui est à la fois rapide, physique et agile.