Il fera ses premiers pas en match officiel ce samedi soir face à Worcester, rencontre avec le jeune 3e ligne du Centre de Formation Hubert Texier.
Hubert Texier a gravi tous les échelons de la formation paloise : arrivé d’Aire-sur-l’Adour en Crabos 2e année, Hubert intègre l’équipe Espoirs et rapidement le groupe d’Aspirants. Il rejoint le Centre de Formation de la Section à l’été 2020 et s’entraîne désormais avec le groupe professionnel. L’étudiant en STAPS s’apprête à disputer son premier match avec l’équipe professionnelle à l’occasion de la réception de Worcester ce samedi soir au Hameau. Il débutera sur le banc. Rencontre avec un jeune joueur aux nombreuses qualités, conscient de sa chance et déterminé à aller le plus loin possible.
Où as-tu découvert le rugby et quand as-tu commencé ?
J’ai d’abord joué au foot avec un ami à Aire-sur-l’Adour et vers l’âge de 7 ans, comme tous mes amis partaient au rugby, je les ai suivis et on est partis tous ensemble ! J’ai continué jusqu’à mes 17 ans en Juniors première année, toujours à Aire-sur-l’Adour puis j’ai été appelé par la Section.
Qu’est-ce que tu aimes dans ce sport ?
Au début, j’ai surtout suivi les copains, je ne ressentais pas forcément ce que j’aime aujourd’hui dans le rugby : l’attirance pour le sport collectif, la cohésion, le jeu et les valeurs importantes qu’il véhicule.
À quel poste as-tu débuté ?
J’ai navigué un peu partout ! Quand j’ai commencé, je jouais en 10 car j’étais tout fin, puis centre. En minimes, j’étais talonneur ou 8 et pour finir en cadets : troisième ligne !
Quel souvenir gardes-tu de tes débuts ?
Je me souviens quand on était petit, on partait en tournoi le weekend comme celui de St-Sever. On jouait le matin, après on se réunissait, on mangeait tous ensemble et on repartait. Ça c’est des bons souvenirs !
Comment intègres-tu la Section ?
J’avais pris l’option rugby au Bac, Julien Ronchaud (responsable sportif du Centre de Formation) était examinateur sur l’épreuve et il m’a repéré. Comme j’ai sauté une classe, j’étais en Juniors 1ère année et il m’a fait rejoindre la Section en Juniors 2e année. L’année suivante, j’avais prévu d’aller en STAPS à Tarbes, je me suis dit que Pau pour le rugby et Tarbes pour les études c’était parfait ! À mes débuts, ça se passe plutôt bien. Je joue assez rapidement et je suis super content. Quand on est jeune, de partir de presque rien et de pouvoir jouer dans un club comme celui-ci c’est génial !
L’Avenir Aturin reste cher à ton cœur ?
Oui j’y retourne souvent car j’ai des amis là-bas, dès que je peux, je vais les voir. C’est le retour aux sources et ça fait plaisir de voir les copains jouer. Je ne jouais pas beaucoup au début de ma 1ère année Espoirs, j’ai joué à Aire en double licence, ça m’a permis de progresser en ayant du temps de jeu avec mon premier club.
Comment apprends-tu que tu vas intégrer le Centre de Formation ?
C’était l’année dernière, en début de saison, j’étais simple Espoir. On a commencé la prépa, je faisais de bons entraînements et je passe directement Aspirant (Espoir s’entraînant avec le Centre de Formation). J’avais donc beaucoup plus d’entraînements. Puis la saison commence, je suis souvent titulaire avec les Espoirs, je fais de bons matchs et à partir de là je commence à m’entraîner en permanence avec le Centre de Formation. Et en novembre/décembre, on me propose de signer une convention de formation pour 2 saisons. Évidemment, je suis super content car c’est ce que j’espérais au fond de moi.
Quitter Aire-sur-l’Adour pour jouer à la Section, intégrer le Centre de Formation et t’entraîner régulièrement avec les pros, ça représente un aboutissement pour toi ?
Oui vraiment. Partir d’Aire-sur-l’Adour et finir à Pau au Centre de Formation en m’entraînant avec les pros, ce n’est pas forcément ce que j’imaginais au début mais je m’étais toujours dit que peut-être, un jour, j’y arriverai. Aujourd’hui, y être c’est forcément un aboutissement, même si j’espère pouvoir aller encore plus loin. Jouer en pro à la Section serait vraiment quelque chose d’énorme. Je sais qu’il faut que je travaille beaucoup, que je progresse encore et peut-être qu’un jour j’y arriverai...
En novembre 2019 tu disputes le match contre les Yamaha Júbilo et tu te distingues particulièrement. Comment as-tu vécu ce match ? Quel souvenir en gardes-tu ?
Vraiment bien, c’était énorme ! Jouer ce match au Hameau devant des spectateurs, être dans l’ambiance d’un match “pro”, c’était génial. La semaine d’entraînement avec les pros était aussi superbe car ça m’a permis de progresser en côtoyant de très bons joueurs.
Aujourd’hui, tu te considères plus 8 ou 6/7 ?
Je n’ai pas trop eu l’occasion de jouer 8 car il y a de très bons joueurs à ce poste-là au sein du groupe Espoirs. C’est vrai que j’aime bien jouer en 8 même si je me sens plus à l’aise en 6/7. Je dirai que je suis un joueur assez polyvalent. Je suis plutôt tourné vers l’offensive, j’aime avoir le ballon, disputer des duels. Mais j’aime bien plaquer, sauter en touche... tout le travail d’un 3e ligne !
Est-ce qu’il y a un 3e ligne que tu apprécies particulièrement en France et à la Section ?
Je dirai Louis Picamoles, c’est un grand joueur que j’apprécie beaucoup et que je regarde beaucoup à la télévision. Sinon, je n’ai pas de grandes idoles. Au club, j’apprécie beaucoup Pierrick Gunther, c’est vraiment un bon joueur, il apporte énormément au niveau des touches et du jeu, il est rapide. J’aime beaucoup m’entraîner à ses côtés.
7 essais inscrits en un an avec les Espoirs, tu es un 3e ligne finisseur ?
Non pas forcément même si c’est vrai que je marque assez souvent. Je pense que ça peut venir de pleins de choses : de l’équipe, d’être là au bon moment, de belles finitions… Souvent c’est de la chance !
S’entraîner avec les pros, quelles différences ?
Les semaines sont bien chargées mais très bien réparties. Les entraînements sont rapides et précis, j’ai l’impression de bien progresser à chaque séance. Je suis très content d’être avec eux.
Les matchs de Challenge Cup font partie de tes objectifs ?
Oui bien sûr. Dans mes objectifs à court terme c’est ce que je vise. J’y pense depuis le début de la saison. L’an passé Gabriel Souverbie a pu y prendre part, le staff donne souvent de la place aux jeunes lors de cette compétition. J’espère que ça sera possible pour moi cette année, ça serait super !
Côté scolaire, quel est ton parcours ?
J’ai eu un bac S au lycée Gaston Crampe d’Aire-sur-l’Adour. Aujourd’hui, je suis en 3e année de STAPS. J’ai redoublé ma 2e année, ça m’a déçu car j’ai perdu l’année d’avance que j’avais en sautant le CE2 !
Vers quel secteur d’activité aimerais-tu t’orienter ?
Mon idée principale est d’exercer comme kiné dans le monde du sport. Je sais que si je continue le rugby à ce rythme, ça va être compliqué de cumuler les deux mais j’espère pouvoir y parvenir. C’est un métier qui m’intéresse et que j’apprécie beaucoup. Côtoyer au quotidien ceux du club me motive encore plus. Il existe des formations, des passerelles pour rejoindre le parcours kiné même si le moyen le plus sûr d’aller en kiné est de faire médecine… honnêtement, je ne me vois pas trop y aller maintenant. J’espère que dans deux ans, l’accès aux écoles de kiné pourra se faire plus facilement. Mais pour l’instant rien n’est sûr donc je garde l’idée dans un coin de la tête !
Quels avantages vois-tu à pouvoir allier tes études et ta passion du rugby grâce au Centre de Formation ?
Ça me donne le statut de sportif de haut niveau à la fac donc ça facilite pas mal de choses. On est très bien accompagné à tous les niveaux. Les cours me permettent de ne pas tout le temps avoir la tête au rugby. Mes parents me poussent beaucoup pour que je suive les cours car ils savent qu’une carrière de rugbyman est difficile à décrocher et que ça ne dure pas toute la vie, il est donc très important d’avoir quelque chose derrière. À l’entraînement, on commence les journées à 8h et on finit à 15h, donc ça me permet de travailler mes cours l’après-midi. J’essaye de m’arranger avec les profs pour faciliter mon suivi. Jusqu’à présent, ça se passe bien !
Photos match : Romain Perchicot
