Les pensionnaires du Centre de Formation débutent ce lundi leur 4e semaine de préparation, rencontre avec le nouveau responsable du développement du « CDF » Julien Ronchaud.
Une nouvelle tête dans l’organigramme du Centre de Formation mais qui est bien connue au sein du club Vert et Blanc puisque Julien a entraîné les Cadets et les Crabos pendant 7 saisons. Parmi les 24 jeunes du Centre de Formation, 11 sont intégrés au groupe professionnel durant l’intersaison, Mathias Colombet est mis à disposition auprès de l’équipe de France à 7 et 12 autres joueurs font partie du groupe développement sur lequel Julien Ronchaud intervient plus spécifiquement.
Julien, peux-tu te présenter ? Quel est ton parcours professionnel et rugby ?
Je suis professeur d’EPS en collège et lycée sur Pontacq et Igon, j’enseigne depuis 15 ans et je me suis mis en disponibilité pour rejoindre le Centre de Formation de la Section.
Côté Rugby, j’ai joué jusqu’en Espoirs à la Section, ensuite je suis parti jouer pendant 6 ans à Morlàas au poste de centre ou ailier. J’ai commencé à entraîner Morlàas en Fédérale 1 puis les cadets Alamercery de la Section pendant 3 saisons, une demi-saison à Lannemezan en Fédérale 1 de décembre à mai et ensuite quatre saisons avec les Crabos de la Section.
Comment passe-t-on d’entraîneur des Crabos à responsable du développement du Centre de Formation ?
Tout a commencé à Nouméa en juillet 2018 lorsque je suis parti au tournoi de rugby à 7 avec les Cadets de la Section et Julien Pierre. Nous avons commencé à travailler ensemble d’août 2018 à mai 2019 sur la formation. Au mois de mai, Julien Pierre et Bernard Pontneau m’ont proposé de prendre cette responsabilité.
En quoi consistent tes missions ?
Ma mission principale est de faire en sorte que le joueur se développe au maximum, qu’il soit au centre de sa formation et que tous les acteurs qui agissent autour de lui puissent lui apporter un maximum de choses.
Concrètement, je travaille avec Lucas Broto (responsable administratif et scolaire du Centre de Formation) afin de remettre la formation scolaire en avant, cela doit être une priorité pour le club et le joueur. Je traite avec Jean-Luc Albert et Antoine Klein pour le volet préparation physique et avec Paddy Sullivan pour la partie rugby tout en ayant un oeil sur le médical avec Mathieu Vinegra (responsable kiné).
L’objectif est donc d’avoir un suivi global et très précis de chaque joueur. C’est un rôle très transversal qui n’est pas du tout accès que sur le sportif. C’est un travail sur la durée, au Centre de Formation nous faisons en sorte que les garçons qui travaillent dans l’ombre voient un jour les projecteurs du Hameau.
En parallèle cette saison, je vais passer mon DES JEPS (Diplôme d’Etat supérieur de la jeunesse, de l’éducation populaire et du sport) à Marcoussis. Dans le cadre de ces nouvelles missions, mon objectif est de continuer à me former, d’apprendre des nouvelles pratiques… Il faut beaucoup travailler pour en arriver à ce niveau, surtout quand on n'a pas été joueur professionnel.
Ton expérience de professeur d’EPS te permet d’appréhender encore plus les enjeux scolaires ?
Tout à fait, on ne lâchera pas les joueurs là-dessus. J’estime que c’est la chose la plus importante pour eux aujourd’hui. Un joueur a en moyenne 10 ans de carrière pro, il est très important d’anticiper les choses. Même si je l’espère, tous les jeunes du Centre de Formation ne passeront pas professionnels, il est donc primordial qu’ils aient un bagage scolaire afin de palier aux aléas du sport de haut niveau. Tous ne l’ont pas encore en tête et nous sommes là pour qu’ils l’intègrent.
Beaucoup de jeunes joueurs intègrent le Centre de Formation cette saison, comment cela va-t-il se passer ?
Nous avons un effectif très jeune au sein du groupe développement en effet mais avec un très bon état d’esprit, une très bonne mentalité et composé de garçons investis. C’est d’autant plus intéressants ! Nous sommes arrivés à la fin d’un cycle, beaucoup de joueurs sont passés pro ou ont atteint la limite d’âge. Le recrutement (en externe et en interne) a donc été ciblé sur des jeunes joueurs à potentiel que nous devons développer. Cela risque de se ressentir sur les résultats de l’équipe Espoirs car nos joueurs auront moins d’expérience. Mais finalement ce qui compte et ce qui fait la vitrine du club, ce n’est pas les résultats de l’équipe Espoirs, c’est notre capacité à sortir des joueurs qui évolueront avec l’équipe professionnelle. Antoine Hastoy la saison dernière en est le parfait exemple, comme tous les jeunes qui percent avec l’équipe pro. C’est notre plus belle récompense.
Plusieurs joueurs que tu as entraînés en Crabos font aujourd’hui partie du Centre de Formation, tu es heureux de pouvoir suivre ces jeunes ?
Moi oui, eux j’espère ! Bien sûr, c’est un vrai plus car s’ils sont aujourd’hui au Centre de Formation c’est qu’ils l’ont mérité mais c’est aussi le fruit du travail réalisé avec David, qui entraînait les Crabos avec moi. Ces garçons nous ont marqués et je suis très heureux de les retrouver au Centre de Formation pour continuer à les faire progresser.
Quels sont les objectifs sur ces premiers mois pour les nouveaux pensionnaires du Centre de Formation ?
La rigueur et la rigueur. Ils doivent comprendre le règlement qui s’applique à eux à l’entraînement et en dehors. Nous travaillons beaucoup sur la cohésion au sein du groupe. Jean-Luc Albert et Antoine Klein, les préparateurs physiques du Centre de Formation, travaillent par groupes de niveau pour la musculation par exemple, certains n’en ayant jamais fait. Le fil rouge tout au long de la saison sera d’individualiser le travail au maximum, chaque joueur dispose d’une fiche personnelle qui fait l’objet d’un bilan à chaque de fin semaine.
Comment se fait la jonction avec l’équipe Espoirs ?
Phillipe Ebel et Paddy Sullivan ont en charge l’entraînement de l’équipe Espoirs, Jean-Luc Albert et Antoine Klein s’occupent de la préparation physique. À mon niveau, je n’interviens pas sur l’équipe Espoirs, c’est volontaire afin que je ne sois concentré que sur le développement du joueur, ainsi je ne suis pas influencé par les résultats ou le classement de l’équipe Espoirs dans mes missions. Sportivement, je n’interviens que sur les entraînements du Centre de Formation avec Paddy mais pas sur ceux de l’équipe Espoirs.
Quelle touche personnelle as-tu envie d’apporter au Centre de Formation pour ta première saison ?
La rigueur et l’état d’esprit. J’ai envie d’avoir des jeunes qui sont fiers de jouer pour ce club et cette ville. On doit sentir sur le terrain et à l’entraînement qu’ils ont un fort attachement et une forte imprégnation des valeurs et de l’identité du club.
Des joueurs qui sont toujours au Centre de Formation et qui évoluent avec l’équipe pro comme Baptiste Pesenti, Antoine Hastoy, Lucas Rey, Marvin Lestremau… tirent vers le haut les jeunes du groupe développement ?
Tout à fait, c’est à la fois des exemples à suivre et ce sont des garçons qui ont le même parcours qu’eux, cela a du sens. On ne s’interdit pas de les faire participer dans nos situations, Antoine Hastoy par exemple a pris part toute la saison dernière aux entraînements des Crabos. Je le connais depuis qu’il joue en cadets pour l’avoir entraîné, je trouvais que ça avait vraiment du sens qu’un garçon passé par la même filière puisse montrer la voie aux plus jeunes.