"Enjeu... Passion autour du derby... Jeu à pratiquer... 7e victoire possible..." Julien Tomas n'élude aucune question.

Les derbys, Julien Tomas connaît : il a dirigé le jeu de Montpellier contre Perpignan, puis du Stade Français face au Racing. Il sera de ce Section - Bayonne, en titulaire ou en remplaçant de Thibault Daubagna : on le saura vendredi à 17h00 à l'annonce de la composition d'équipe. Mais un derby, sur fond de possible 7e victoire consécutive, c'est encore plus particulier...

A quoi devines-tu que ce sera un match pas tout à fait comme les autres ? 

Je sens un véritable engouement autour de ce match, de la part des supporters, de la presse. Celui contre Grenoble à peine terminé, j'entendais déjà parler de Bayonne, du derby, de l'envie d'aller faire quelque chose là-bas. Pour nous, les joueurs, c'est aussi un match particulier, chez le voisin. Même si ça s'était plutôt bien passé pour nous à l'aller, même si le vrai derby c'est plus Bayonne-Biarritz que Aviron-Section, on sait qu'on va être accueilli comme il se doit.

Le fait que Bayonne soit 14e ?

Ca ne change rien. On ne se soucie pas de leur classement, mais de la 7e victoire consécutive qu'on veut aller chercher. C'est l'objectif qu'on s'est fixé toute la semaine : être capable d'engranger les points qui peuvent nous permettre de vivre en haut de tableau. Pour y arriver, une victoire à l'extérieur nous ferait un bien énorme, mais bon...

Il devrait pleuvoir, faire froid...

Alors qu'on s'entraîne toute la semaine sous un grand soleil ! Par beau temps, on met plus de volume, plus d'intensité, plus de courses, alors qu'à Bayonne avant tout chose le combat sera rude ! On s'y attend. Sur un terrain gras et sous la pluie, nos avants vont devoir fournir un gros match. Notre stratégie va peut-être évoluer en fonction du temps, mais ce qui nous a fait garder le cap jusqu'ici c'est notre jeu, le volume mis. S'il pleut samedi soir à Bayonne, il faudra avoir l'intelligence d'alterner le jeu en gardant la petite euphorie au fond de nous.

Qui a le plus de pression : l'Aviron ou la Section ?

Quand on joue le haut du tableau, une place qualificative dans les 6, on est soumis à une pression positive. Quand on joue en bas de tableau, et j'ai connu les deux situations, que l'enjeu est le maintien, l'ambiance n'est pas la même. Dans ce cas, tu reçois avec le couteau sous la gorge, tu ne veux pas décevoir ton public, tu dois récolter des points comme tu peux. Selon la situation, ce n'est pas la même philosophie dans les têtes. Ce sont deux formes différentes de pression, mais elle existe pour les deux équipes.

Le Top 6 devient-il un réel objectif ?

Personnellement, oui ! Je veux jouer pour la qualification, aller le plus loin possible. J'ai connu la situation où personne ne t'attend et tu finis champion... (avec le Stade Français en 2015). Viser la qualification, avoir l'ambition de terminer dans les six premiers, oui c'est l'objectif.

Le rôle du public ?

Bayonne possède toujours une belle ambiance. Il faut féliciter le public de l'Aviron qui supporte énormément son équipe, assure une grande ambiance, contribue au plaisir de jouer. Bon, là, je vais la vivre côté Section, ce sera différent... Mais on s'est mis une petite carapace autour de nous. On sait qu'il y aura de très nombreux supporters de chez nous, aussi. Il y a plusieurs bus annoncés, certains supporters ont réservé spécialement leur week-end pour vivre ce match. Le derby est si important pour eux qu'on ne doit pas les décevoir !

Ce derby, n'est-ce pas un piège ?

Tout match est un piège. On était dans une phase dynamique avant de recevoir Lyon et Grenoble, deux matchs pièges. Surtout Grenoble, on l'a vu, mais on a su s'en sortir après avoir été tenu en échec toute une mi-temps. A Bayonne, on doit montrer que la victoire à Toulouse n'était pas un exploit, qu'on peut se déplacer. Il faut prouver que nos six victoires consécutives et une possible septième, ne sont pas anodines, mais dues au dur travail accompli pour les obtenir.

Et pourtant ?

On va jouer dans un stade Jean Dauger en ébullition. Ce peut-être un piège pour ceux d'entre-nous qui ne connaissent pas ce genre d'ambiance, mais nous avons assez de mecs d'expérience pour faire front et sortir le bon match le jour J. On ne peut pas aller à Bayonne en victime, mais au contraire on doit y afficher nos intentions de jeu même si le climat doit nous inciter à le restreindre un peu. Obtenir une 7e victoire est le plus important, y parvenir dans un derby ce serait encore mieux. Mais ce sera dur. Il faut arriver à Bayonne en guerriers !

 

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