Séance de rattrapage si vous l'avez manquée dans le journal de match digital : l'interview 100% rugby de Baptiste Pesenti !
Toujours pensionnaire du Centre de Formation, Baptiste Pesenti a connu une ascension fulgurante ces dernières saisons. Joueur clé du pack palois par ses qualités et sa combativité, Baptiste s’est ouvert les portes du XV de France avec lequel il a brillé lors de la tournée d’Automne ! Rencontre avec notre 2e/3e ligne, passionné par le rugby et ses valeurs qu’il a découvert en famille dans son Jura natal.
BIO EXPRESS
Baptiste Pesenti
Né le 3 juillet 1997
Âge : 23 ans
Taille : 1,95m
Poids : 115 kg
À la Section depuis 2015
Sélections : France U20, Barbarians Français, XV de France (2 sélections)
LE RUGBY ET MOI
Comment as-tu découvert le rugby ?
J’ai suivi mes frères qui eux-mêmes avaient suivi notre père, il nous a baignés dans le rugby dès notre plus jeune âge. J’ai commencé à 8 ans, mes frères à 11 ans à Saint-Claude dans le Jura. J’ai tout de suite pris beaucoup de plaisir, on avait une belle génération et on gagnait pas mal de tournois.
Qu’est-ce qui t’a donné envie de jouer au rugby ?
Je suis le dernier d’une fratrie de trois, je voulais tout faire comme mes grands frères notamment Thomas mon frère du milieu. J’ai fait un peu de judo et de foot avant, le rugby m’a tout de suite plu. J’ai très vite accroché avec l’esprit de camaraderie, je me suis fait de suite des copains. En 6e, c’était évident pour moi de rejoindre le collège de Saint-Claude (Jura) pour aller à la section rugby même si ce n’était pas mon collège de secteur, on a fait une dérogation pour ça. À l’âge de 15 ans, je suis parti à Montpellier pour le lycée et jouer en cadets et juniors. Puis en 2015, je rejoins la Section !
Quel souvenir gardes-tu de tes matchs jeunes ?
Je me souviens surtout des matchs face à des équipes qui étaient nos plus gros concurrents comme Lons-le-Saunier qui avait de beaux bébés destinés à faire quelque chose dans le rugby, beaucoup sont allés au Pôle Espoirs.
Quel conseil donnerais-tu à un jeune qui voudrait débuter le rugby ?
Ce qui est important pour un jeune aujourd’hui je pense, c’est qu’il prenne du plaisir. J’en parlais récemment avec un éducateur de mon club de Saint-Claude et on était d’accord sur ce point, aimer ce sport n’est pas l’essentiel, il est parfois ingrat : on se roule dans la boue, il fait froid… Le plus important c’est d’y aller pour retrouver les copains, prendre du plaisir ensemble. On dit que le rugby c’est l’école de la vie, moi j’y crois vraiment, si tu arrives à t’intégrer au rugby tu prendras facilement ta place dans la société. Il y a beaucoup de jeunes qui ont du mal à s’intégrer, notamment à cause de la méchanceté des autres enfants, si ces jeunes là prennent du plaisir au rugby avec des copains ça les aidera forcément pour la suite et ils ne se sentiront plus rejetés. Au rugby, on prend du plaisir ensemble et on accepte tout le monde. Si des professionnels comme nous sont vus comme des exemples par les jeunes, il ne faut pas oublier qu’on a tous commencé dans une école de rugby avec des copains.
MON RUGBY
Qu’est-ce que tu aimes le plus dans le rugby aujourd’hui ?
Aujourd’hui j’ai bien sûr toujours la motivation de rejoindre tous les jours les copains au club mais en tant que professionnels, c’est la performance et la progression grâce au travail qui nous guident. La bonne ambiance et la solidarité au sein d’un groupe restent essentielles et c’est ce que j’aime retrouver à la Section.
À l’inverse, ce que tu aimes le moins dans le rugby aujourd’hui ?
Ça demande beaucoup de sacrifices, on peut parfois oublier de vraiment profiter de certaines belles victoires. On ne prend pas le temps de profiter du moment présent, on bascule dans la foulée sur le match d’après. Le côté humain reste primordial et même dans le rugby professionnel, j’aimerais qu’on profite davantage de l’instant présent, c’est important pour le groupe et l’aventure humaine qu’on vit ensemble.
LA SECTION ET MOI
Comment décrirais-tu ton lien avec la Section ?
C’est un lien fort, c’est le club qui m’a lancé dans le grand bain, qui m’a fait confiance, qui me permet de faire des choses incroyables comme les Barbarians et le XV de France. La Section m’a beaucoup donné, même si c’est un club qui est à 800km de chez moi, je me sens chez moi à Pau et à ma place.
Quel souvenir gardes-tu de ton premier match avec les pros ?
C’était en 2016 en Challenge Cup, Simon Mannix souhaitait me faire jouer dans cette compétition pour débuter. Mon premier match titulaire c’était à Bath, on s’était pris une belle taule d’ailleurs ! On perd de 70 points mais j’étais le plus heureux d’être sur le terrain !
Un match de TOP 14 t’a marqué plus qu’un autre ?
La victoire à Bayonne l’an dernier, c’était incroyable. On était vraiment soudés. Depuis mes années Espoirs on me parle de Bayonne comme un club rival, d’un match derby… j’ai cultivé cette rivalité basco-béarnaise, j’adore ces matchs à connotation territoriale, ça me motive encore plus. En Espoirs, le premier match qu’on fait à Bayonne on le gagne et je m’en souviens encore.
Jusqu’où as-tu envie d’aller avec la Section ?
Le plus loin possible bien sûr. À court terme, j’aimerais qu’on soit dans la 1ère moitié du tableau. L’enjeu dans la 2e moitié est beaucoup moins intéressant surtout quand le maintien est acquis. Pour franchir ce cap, on doit tenir nos matchs en intégralité, garder la tête froide en étant réalistes. On n’a pas encore tous les aboutissants pour être des prétendants sérieux aux phases finales mais dans les années à venir c’est certain qu’on en sera capables. On doit passer un cap, progresser pour aller plus haut.
Photos : Romain Perchicot, Maxime Marrimpoey et Section