Interview de Bernard Pontneau à l'aube d'un mois décisif. Il débute par les réceptions de Lyon ce dimanche, puis Grenoble le 18 février sur fond de recrutement et d'une lourde amende donnée par la LNR...

Président, où en êtes-vous dans la constitution de l'équipe pour la saison prochaine ?

- Je peux confirmer, puisqu'ils l'ont annoncé à leur club, que deux joueurs vont renforcer notre effectif au vu de leurs performances à Colomiers : le 3e ligne Martin Puech et le centre Florian Nicot. Ils nous ont intéressés rapidement et ont répondu tout aussi rapidement à nos propositions. Ces deux là gonfleront notre effectif la saison prochaine.

Par ailleurs, Julien Pierre sera toujours avec nous l'an prochain. Notre capitaine a prolongé d'un an, mais malheureusement, et c'est la mauvaise nouvelle du moment, Julien a été opéré la semaine dernière. Il a connu un problème à un tendon du biceps gauche, une douleur ressentie sur la dernière action à Toulouse. Julien a pris la décision rapide de se faire opérer pour éviter tout risque de récidive. Son absence risque d'être un peu longue. Il n'est pas sûr qu'on le revoit avec nous d'ici la fin de saison sauf si notre saison devait être plus longue que prévue...

Envisagez-vous l'arrivée d'un joker ?

- Oui, on étudie cette possibilité. On regarde, mais je n'ai rien à annoncer...

Puech, Nicot : d'autres arrivées déjà officielles ?

- Non, aucune officialisation. On sent des joueurs comme Thomas Domingo et Laurent Bouchet très proches du club, mais rien n'est fait. En 3e ligne, Peter Saili correspond à un profil qui nous intéresse, je ne peux pas en dire plus.

Bastien Pourailly ? On lui a fait une proposition, j'attends sa réponse. Louis Dupichot ? On souhaite qu'il reste, mais la balle se trouve dans le camp du Racing. Le Racing n'a pas besoin de l'argent de la Section, ce sera donc juste une question humaine à régler.

James Coughlan va-t-il stopper sa carrière ?

- C'est à lui de répondre. La décision lui appartient. S'il venait à arrêter, on étudierait la piste d'un remplaçant. Si James arrête, on aimerait le conserver au club. Je pense qu'il est intéressé pour continuer dans le rugby, pour transmettre, pour s'investir auprès des jeunes. Et puis, James colle aux valeurs auxquelles nous croyons profondément. Mais c'est à lui de parler de son avenir. C'est mieux.

On entend parler d'un autre talonneur ?

Non, là faut arrêter ! Je ne comprends pas qu'on balance des noms. On fait confiance à nos jeunes, comme Quentin Lespiaucq, ce n'est pas pour le tuer aussitôt. Non, non et non, nous ne prenons pas cette orientation-là.

Et au niveau du staff ?

- On vient de prolonger les entraîneurs Frédéric Manca et Andres Bordoy, Carl est toujours sous contrat. A la Section, nous plaçons les gens dans une situation de confiance sur la durée. Nous sommes partis là-dessus, nous continuons. Simon Mannix s'inscrit dans ce schéma, il est encore sous contrat jusqu'en 2018 et nous nous verrons en temps voulu. Nous ne cherchons pas des plaisirs rapides. La construction du groupe, du club, du stade, passent par le respect d'une méthode. Simon s'inscrit bien dans ce schéma.

Après Toulouse, place à Lyon et Grenoble au Hameau ?

- On a réalisé l'exploit de gagner à Toulouse, et on connaît la valeur d'un exploit. On l'a fait, mais souvent on le paye sur le ou les deux matchs suivants. Donc moi, ce qui m'intéresse, c'est demain. Et le tournant de la saison, ce sont ces deux matchs à venir au Hameau, contre Lyon dimanche à 12h30 puis Grenoble le samedi 18 février.

Deux victoires renforceraient notre confort. Et pour y parvenir, nous devons relever un challenge contre deux équipes différentes. Car ne nous leurrons pas : on est capables de faire des matchs avec beaucoup de volume mais aussi beaucoup de porosité et perméabilité défensive, comme contre Clermont. Maintenant, nous devons être capables d'imposer notre système mais notre intelligence de jeu, d'analyse et de travail pour nous adapter au style de l'adversaire. A Toulouse, nos avants savaient que s'ils ne répondaient pas présents, ça allait être très compliqué. Eh bien, s'ils ns répondent pas présents contre Lyon ce sera tout aussi compliqué !

Et les supporters qui vous parlent du Top 6 ?

- On verra après Lyon et Grenoble. Nous devons nous imposer brillamment : cela ne veut pas dire prendre 5 points, mais fournir un match riche dans son contenu, gagné sans souffrance, dominé sur sa durée. Si on s'affirme dans cette capacité, on pourra se montrer ambitieux, se dire des choses. Mais avant, il faut posséder des références et c'est contre Lyon puis Grenoble qu'il faut aller les chercher.

 

Possible contre-attaque devant la justice

L'amende de 50 000 euros donnée par la Ligue provoque votre courroux. Qu'allez-vous faire ?

- On va faire appel. C'est la première fois que nous rencontrons un problème. Nous avons apporté des actions correctrices immédiates, on a bien dit que c'était notre faute et que ça ne se reproduira pas. Mais à Paris, devant la commission de discipline, Yannik (Le Garréres) s'est fait poinçonner de manière inacceptable, seul, puisque j'étais retenu à l'étranger, pour raisons professionnelles.

Le montant de l'amende est trop lourd. Mais ce qui ne passe pas, c'est que nous avons été profondément offensés ! Un avocat présent à cette commission de la LNR, je ne sais d'ailleurs pourquoi il était là, a repris les termes selon lesquels nous aurions fait exprès de pas jouer ce match ! C'est une atteinte très grave, par un homme de loi, à notre honneur. Je ne parle pas de Yannik et moi, mais du club. Je pense que nous allons faire citer cet homme et que nous allons demander au tribunal des dommages moraux. Oui, on va demander des dommages et intérêts à ce genre de personne. C'est inadmissible, intolérable ! Cet avocat a insulté la communauté Section, je ne peux pas le laisser faire.